BIOGRAPHIE

"Une photographie, c'est l'arrêt du coeur pour une fraction de seconde."

Pierre Movila

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Cette citation traduit exactement ce qu'une photographie représente pour moi : 

En un clin d'oeil, elle doit me parler, me laisser le souffle court, me laisser échapper un : Waouhhhhh !

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Saisir sur le vif un paysage extraordinaire n'a rien d'exceptionnel si ce n'est qu'il a fallu parfois en payer le prix fort ! Portage, froid, maitrise technique, tellement de points à mettre en phase pour arriver à saisir la beauté de la nature !

Immortaliser la course du soleil pendant son lever sur la pyramide calcaire qui se reflète dans le lac d'Anterne est juste un moment d'anthologie. Mais pour cela, il fallait grimper 1200 m de dénivelé positif avec tout le nécessaire de couchage et matériel photo, se lever à 5 h 00 après une nuit blanche à 2500 m à cause du froid ! Mais quel spectacle !!! Il a pourtant lieu tous les jours de beau temps pour des spectateurs particuliers :  bouquetins, chamois, marmottes et autres gypaètes barbus !

Mon appareil est toujours sur le qui-vive et lorsqu'en plein réchauffement climatique, il tombe 50 cms de poudre en Chartreuse à moins de 1000m d'altitude, ou que encore nuit,  les premières lueurs colorent la base d'un nuage violacé en sortant la voiture du garage, je me précipite à  Saint Même ou au bord du Lac du Bourget pour saisir ces situations éphémères. 

Pour surprendre et photographier la faune, la patience, l'obstination parfois à l'extrême, la chance mais lorsqu'un thomise qui se cache, un bouquetin en plein vol entre deux rochers, ou en reflet dans un lac sont immortalisés, la récompense est au rendez-vous !

Et puis parfois ce sont des heures et des heures de galère, de recherche d'une solution technique sans succès. Tout à coup, un changement d'objectif et 3 heures d'essais par -15 °C sont balayés, 1000 clichés pour rien, pour "1" photo, une seule !

Dans ce cliché, toute une histoire ! Pas seulement le froid, les doigts gelés, les ratés ! Non, juste la réussite d'avoir réalisé ce que j'avais imaginé avec tous les éléments au bon endroit, au millième de seconde près !

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Pendant le confinement, ma petite famille s'étonnait de me voir analyser, scanner la moindre fleur, le moindre pistil, le moindre grain de pollen ! Et pourtant, le macro a alors fait des merveilles et dans le petit monde de l'herbe, il y avait foule et pas de distanciations sociales....Avec l'absence de la circulation automobile habituelle, j'ai même découvert qu'un cerisier en fleur pouvait bourdonner  dans un vacarme assourdissant des milliers d'abeilles et autres pollinisateurs affairés à l'un des travaux les plus importants de la vie !

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Rien ne me fait plus plaisir que de voir le regard que portent mes enfants devenus adultes sur un beau paysage ou la nature dans toute sa splendeur qu'ils savent apprécier !

Les photos de ce blog ne sont pas libres de droits ! Pour autant, j'estime qu'elle ne m'appartiennent pas vraiment. Elles ne sont que le reflet de ce que notre belle planète veut bien  nous offrir. Etre là au bon endroit et au bon moment n'est qu'une question de volonté, d'opportunités, d'investissement personnel. Vous pouvez vous approprier ces photos mais je serai toujours le seul à pouvoir dire au final : dans mon viseur "réflex", pendant un bref instant, c'est ce que j'avais devant moi !

Vous n'aurez jamais l'émotion que procure la "conception entière d'un "panoramique" et lorsque au bout d'un long processus s'affiche le résultat final de l'assemblage de 35 photos et la satisfaction de ne rien avoir oublié en chemin alors vous, vous ne serez saisi uniquement que par  cette "belle photo", une seule sans même savoir que vous pourriez zoomer à l'intérieur et voir la minuscule cordée qui s'en va gravir le Mont Blanc ! 

Aujourd'hui, les photographes professionnels ont l'obligation de se différencier par une qualité exceptionnelle devant les kilomètres de très belles photos que n'importe quel photographe "amateur" ramène de ses voyages.  Mes photos sont loin de cette qualité et n'ont à mes yeux de valeur que pour le témoignage de la beauté éphémère d'un paysage ou  pour le regard d'un bouquetin, d'une araignée-crabe (avec 4 paires ça devient plus compliqué) dans l'exercice de leur métier : Vivre ....

Une petite recherche sur internet et vous trouverez des photos toutes plus belles les unes que les autres de tel ou tel sujet.

En 150 ans, la photographie a fait plusieurs bonds de géants et ce n'est que le début. Demain, grâce à l'intelligence artificielle, un téléphone portable sera capable de prendre une photo d'un sujet très éloigné en mouvement  avec une définition impeccable ! Mais pendant que l'humanité progresse à un rythme toujours plus effréné, que restera t'il de cette nature si belle. Que restera t'il de l'exceptionnelle diversité que prend la vie partout sur terre quelque soit le milieu de l'infiniment petit au gigantisme !

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Que restera t'il à photographier ?

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Prendre une photo ou une vidéo, c'est avant tout avoir visité l'ensemble du processus de connaissance de son sujet et se retrouver au beau milieu d'un banc de Requins Marteaux halicornes, assister à l'ondulation magnifique de la caudale d'un Requin Renard ou découvrir au dernier moment au palier le profil d'avion de chasse d'un  Requin Longimanus curieux proviennent de démarches personnelles fortes, en aucuns cas d'une improvisation... Au-delà de la poussée d'adrénaline, ces rencontres m'ont arrachées des larmes de bonheur  devant ces"prédateurs" implacables que l'humanité détruit méticuleusement pour une soupe insipide avec oui, malheureusement, un impact carbone de mon côté non négligeable ! Et cette rencontre impromptue avec 2 Requins Tigres, numéro 2 des sales gueules ! Contact qui n'aura duré que quelques secondes ! Il faut dire que 24 plongeurs qui te tombent dessus en faisant un boucan d'enfer avec leurs matériels, leurs bulles et l'odeur chimique du Néoprène, il y a de quoi avoir peur même pour un animal de 4 m ou plus de long et les dents qui vont avec ! Alors il est pour qui le  "Syndrome des Dents de la Mer" ?

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J'ai eu la chance de vivre une partie de mon enfance au Rwanda  !

Oui, la chance pour ceux dont ce minuscule confetti sous l'équateur n'a d'écho que pour le terrible génocide de 1994 !

Rentré en 1981, Dian Fossey grondait à l'époque à qui voulait l'entendre que les Gorilles de Montagne était une espèce éteinte avec seulement 250 individus recensés et des problèmes de consanguinités insurmontables.

  Aujourd'hui, une autobiographie (Gorilles in the Mist, 1983),  un assasinat, un film à succès, des programmes de préservations et une prise de conscience des pays concernés plus loin, ils ont dépassés en 2019 les 1000 individus. Ils risquent même bientôt de trouver exiguë la forêt primaire de montagne,  unique en son genre qui les abritent. Dian ne voyait pas d'un bon oeil les hordes des premiers touristes auxquels nous avions fait partis mais aujourd'hui, l'espèce ne se porte "pas trop mal" grâce aux devises que les touristes (parfois très fortunés) investissent pour une rencontre qui ne dure qu'une heure top chrono (question sanitaire afin de ne pas leur refiler nos vilains microbes). Seulement, derrière la vitrine, les braconniers d'hier sont aussi devenus les pisteurs et protecteurs d'aujourd'hui. Constructions de dispensaires, d'écoles, toute l'économie de la région repose sur le tourisme "Gorilles" dont les naissances sont fêtées par tout un peuple via une immense cérémonie la "Kwita Izina". Bien sûr, d'un point de vue strictement naturaliste, l'impact sur la vie des doux géants végétariens est important mais la concertation de tous permet de ne pas faire n'importe quoi non plus. Pendant que des groupes sont habitués à la présence de l'homme, d'autres sont déshabitués afin de toujours garder des groupes sauvages !

La préservation est à ce prix ! Zoo à ciel ouvert accessible à quelques nantis mais qui fait "un peu" mieux vivre une population pauvre et  qui parfois ne manque,  juste que de l'essentiel ! 

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Si un jour, vous avez l'occasion de visionner le documentaire "Vincent Munier, l'éternel émerveillé", allez jusqu'au bout ! Allez jusqu'à l'arrivée au loin, encore très loin d'une meute de loups arctiques et vous comprendrez "juste au timbre de sa voix" dans l'utilisation du mot "P****n", un peu galvaudé en l'occurence, l'émotion, l'émerveillement que peuvent procurer ces rencontres ! Et quand vous verrez ses photos, alors : Oui, le coeur s'arrête de battre une fraction de seconde dans les extraordinaires regards "Aciers" que Vincent a su magnifier !

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"Certains, grâce à leurs photos, font le constat du pire.Moi, je suis meilleur pour montrer le beau que pour montrer le pire." Laurent BALLESTA

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Alors si à travers mes photos, vous vous êtes émerveillés ne serait-ce qu'un bref instant sur la nature qui nous entoure, toutes mes heures passées à préparer mes sorties, à photographier, à post-traiter s'estompent dans les nuages rougeoyants du timelaps du pied de page de ce blog durant lequel je sautais de joie "les poils dressés" devant la beauté du spectacle auquel j'étais en train d'assister, un simple Lever de Soleil comme il y en a 365 par an.....